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Voyage au centre de l'Art

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  • Ce blog a pour objectif de voyager dans le temps....au centre de l'art, découvrir les méandres de l'art et ses chefs d'oeuvre à Paris ou en Province...A pieds ou en car....en bâteau-mouche....selon vos désirs....
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Voyage au centre de l'Art
26 avril 2012

CONCLUSION DE LA VISITE

        Au XIXème siècle, les transformations réalisées dans le domaine de Cassan ont malmené la disposition d'origine de ce Parc qui aurait  pu faire partie de la lignée des grands jardins paysagers et champêtres de la seconde moitié et de la fin du XVIIIème siècle.
Enfin, les lotissements installés au XXème siècle ont fini par détruire l'oeuvre de nos deux protagonistes, Bergeret et Courtiller. Ainsi, le Pavillon Chinois de l'Isle-Adam demeure le témoin unique de cet immense parc....


aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa

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25 avril 2012

LE PAVILLON CHINOIS DU PARC DE CASSAN A L'ISLE-ADAM

           A ce niveau de la visite, nous allons nous intéresser particulièrement à la fabrique en elle-même.Nous parlerons tout d'abord de l'aménagement du terrain avant d'observer le pavillon qui, comme nous le verrons, n'a pas qu'une fonction purement décorative.


L' aménagement du terrain 


Pict2863

Près du Pavillon Chinois de l'Isle-Adam

         Lorsque Bergeret prit possession du domaine, il y avait déjà un lac avec une île sur laquelle se trouvait un petit château. Lors de ses séjours à l'Isle-Adam, Bergeret vivait dans une bâtisse cossue surnommée "Châteaupré". Il y aurait donné des fêtes excentriques et parfois, à lui tout seul.

                 Comme nous l'avons déjà signalé antérieurement, l'eau constituait un élément fondamental dans l'amènagement du domaine. L'ensemble du projet se basait sur les étangs. Ce qui demandait préalablement la maîtrise de l'eau. Aussi, il a fallu tout d'abord creuser les lacs inférieurs et construire la digue de régulation. Les étangs aux formes accidentées créaient ainsi des îles, sur une desquelles était le pavillon principal consacré à l'habitation. 

voir le lien suivant : http://www.parcsafabriques.org/cassan/cassan1.htm

                    Pour la réalisation du projet, Bergeret et Courtiller ont tenu compte et se sont servis des caractères géologiques et morphologiques du domaine. Celui-ci a été divisé en deux parties différentes. Entre celles-ci se trouvait une zone marécageuse alimentée par des rivières provenant de l'Est. Au Sud du Parc, se trouvaient des collines boisées tandis qu'au Nord s'étendait une grande plaine.  Ainsi, le relief et l'eau jouaient un rôle majeur, tout comme dans les jardins anglo-chinois. 
Le souci principal de l'architecte fut la construction du réseau hydraulique dans le but d'obtenir un débit d'eau maximal nécessaire à la conception du grand ensemble aquatique. Il faut ajouter à cela que les occidentaux étaient fascinés par les aménagements hydrauliques chinois de cette époque.
C'est ainsi que Bergeret transforme la Nature en un véritable microcosme, "mini-monde" visionnaire.

 


Je cite maintenant l'article de Jean-Yves Boscher intitulé "Le portefeuille de Pierre-Jacques Bergeret " dans l'ouvrage suivant : Fragonard et le voyage en Italie (ouvrage déjà mentionné ci-dessus).

"Imaginons une promenade en barque sur la rivière de Cassan dévoilant les accidents et reliefs des terrains boisés, les pavillons juchés sur tertres, les rives irrégulières des îles et étangs, ou encore sur les canaux rayonnants de l'un des projets aux perspectives savamment ménagées d'édifices et fabriques les plus variés...La rêverie, si chère à Jean-Jacques Rousseau, est partout présente, teintée parfois d'exotisme, parfois de mélancolie, souvent imprégnée d'une certaine grandeur, aux confins de la mégalomanie, mais aussi d'une grande sérénité. Laissons-nous séduire par le charme des volières exotiques, laissons-nous bercer par cette onde d'une autre époque, comme ravivée au murmure du déversoir, au tintement des clochettes sorties de dragons d'or et qui vient aujourd'hui et mourir et renaître aux bords d'un pavillon chinois blotti dans son écrin de verdure..."


       

Pict2851 

Promenade vers le Pavillon Chinois de L'Isle-Adam


Le pavillon Chinois


pavillon chinois Isle adam

            Selon ce que nous venons de lire et contrairement à ce que l'on voit, le Pavillon Chinois n'était pas l'unique fabrique du projet. Il faisait partie d'un grand ensemble de pavillons et folies qui ornaient (ou devaient orner) le parc. Ces derniers étaient conçus par l'architecte Courtiller en colaboration avec Bergeret architecte lui aussi (selon J.M. Carnoy, auteur de : Projets inédits de l'architecte Pierre-Jacques Bergeret,  mémoire d'histoire de l'art, univers de Bordeaux, 1971).
Je vous renvoie à nouveau à l'ouvrage Fragonard et le voyage en Italie,  pour voir les dessins d'architectures du "Portefeuille de Pierre-Jacques Bergeret". Certaines fabriques projetées devaient ressembler à ces architectures. Dans ce "Portefeuille" sont représentées : des folies chinoises et antiquisantes, des pavillons entourés d'eau au milieu d'un bois, des grandes portes triomphales, des petits pavillons carrés à coupole selon le style Palladien par exemple. Cet ensemble de 42 dessins est de fait représentatif du rêve néoclassique de la fin du XVIIIème siècle, c'est-à-dire de certaines tendances architecturales de l'époque.

            Tournons nous à présent vers le pavillon chinois...Il y a une légende qui affirme que Fragonard a réalisé lui-même les plans de ce dernier et a participé à sa décoration. En effet, ce peintre a vécu environ 10 ans au château de Cassan avec son épouse et sa fille. 

              Le Pavillon est constitué de deux niveaux : 

                           
Un premier niveau formé par un soubassement en pierre qui abrite une salle fraîche dont les voûtes reposent sur des colonnes doriques :

     Pict2856Pict2857

  Le soubassement en pierre du Pavillon Chinois


Au centre de cette salle se trouve un bassin circulaire servant à la régulation de l'eau. C'est grâce à cette structure, qui a protégé le pavillon en bois de l'humidité, que le pavillon chinois du Parc de Cassan a pu parvenir jusqu'à nous. Deux couloirs permettent d'accéder à la salle voûtée dont le bassin central servait aussi pour les bains. A l'extérieur, le soubassement est décoré par deux fontaines murales ornées de gueules de lion. Ainsi cette fabrique joue non seulement un rôle décoratif mais également une fonction utilitaire. 

Pict2858

Une fontaine (ce qui en reste) 

                                        Le deuxième niveau est constitué de la fabrique elle-même dont la double toiture est dotée à ses extrémités d'angles recourbés et est soutenue par des colonnes réalisées en bois. Le tout repose sur une base en pierre. Le toit est couronné d'une boule de cuivre et de cercles métalliques ornés de petites clochettes, ce qui confère à la fabrique son côté typiquement chinois.


pavillon chinois octogonal

voir le lien suivant :  http://parcsafabriques.org/imgshi/galpdCass/cassan2l.jpg

           Ce pavillon chinois témoigne d'une véritable fascination de Pierre-Jacques Bergeret pour la Chine. Ce dernier collectionnait des objets et peintures évoquant ce pays. A cette époque, se développaient des publications sur la Chine, contribuant à une nouvelle vision pour celle-ci, vision qui devint alors plus éthnographique et à modifier le regard occidental sur l'art des jardins. Etaient donnés des détails sur l'économie, sur la botanique et sur l'architecture. C'est dans ce contexte que Bergeret a conçu ses projets de Pavillons Chinois. Ce qui a beaucoup inspiré ses esquisses sont les gravures de Chambers qui ont développé son imagination. Ces dessins témoignent également d'un souci de reconstitution méthodique des architectures chinoises jusque dans les plus petits détails et en utilisant le vocabulaire traditionnel chinois : boiseries, décors géométriques, dragons ailés, clochettes...De tels détails sont visibles sur le Pavillon Chinois du Parc de Cassan.


Pict2865

                                                             détail du pavillon chinois du parc de Cassan



23 avril 2012

UN PEU D'HISTOIRE POUR COMPRENDRE LA CONSTRUCTION DU MONUMENT

Maintenant, nous allons voyager dans le temps afin de comprendre l'édification du Pavillon Chinois de L'Isle-Adam.

Tout d'abord l'historique...

      Toute une série d'évènements entre en jeu depuis le projet de la construction, en passant par l'édification en elle-même pour enfin arriver jusqu'à nous. Comme nous le verrons plus tard, le Pavillon Chinois de L'Isle-Adam n'est qu'un élément qui devait ponctuer un immense parc qui, de fait, n'a jamais été achevé. 

voir le lien suivant : http://www.parcsafabriques.org/cassan/affichePC.htm


Pict2848

plan actuel du parc de Cassan

         Le Parc de L'Isle-Adam, connu également sous le nom de Parc de Cassan (nom de l'un de ses anciens propriétaires) est un exemple parmi d'autres parcs à fabriques dont il ne reste qu'un seul monument.
Mais venons-en à l'historique...
          

          C'est en 1778 que Pierre-Jacques Bergeret de Grancourt (1742-1807), fils d'un riche receveur général des finances originaire de Montauban et amateur d'art, achète le domaine de Cassan à son cousin Pierre-Alexandre de Cassan. Il a dès lors le désir de construire des amènagements fastueux sur un terrain immense. Mais, en fin de compte, il n'en réalisera qu'une partie. Cet homme est réputé avoir un certain goût pour l'art. Il connait  Fragonard (peintre connu du XVIIIème siècle) et est allé en 1773, avec lui et en compagnie de son Père, passer une année en Italie où il s'est plongé dans l'art classique.

            Pour pouvoir s'imaginer comment aurait pu être cet immense parc, je vous renvoie à un ouvrage dans lequel vous pourrez admirer des plans, coupes et élévations de l'époque représentant le jardin et regroupés dans une collection dite de Robert Coulon, au musée d'Aquitaine de Bordeaux. Il s'agit d'un ensemble de 42 dessins découvert par Robert Coulon en 1967 à Bordeaux.

Fragonard et le voyage en Italie, 1773-1774: les Bergeret, une famille de Mécènes, Musée d'art et d'histoire Louis Senlecq, Somogy Editions d'art, 2001, 167p.

           La réalisation des travaux dure une vingtaine d'années, avec l'intervention d'un architecte dont l'activité est peu connue : Pierre-Gilles Courtiller (élève de l'académie royale d'architecture qui remporta un troisième prix en 1731 et qui a connu l'architecte Soufflot). Bergeret emploie donc Courtiller dans les années 1780 pour la réalisation de ce projet ambitieux. Le Pavillon Chinois est construit entre 1781 et 1785, témoin d'une certaine fascination pour la Chine de la part de Bergeret.

          Mais un problème d'eau, en 1790, contraint Bergeret à drainer toutes les sources environnantes faute d'un apport d'eau suffisant. En effet, l'eau constituait un élément essentiel du projet. Il a fallu l'autorisation de la commune de L'Isle-Adam pour réaliser ce dernier et drainer l'eau. La requête fut acceptée. D'ailleurs le Pavillon Chinois jouait un rôle important dans cette problématique de l'eau : le soubassement du pavillon était nécessaire pour réguler le plan d'eau (comme nous le verons plus tard).

            La Révolution arrive et met fin à la concrétisation de ce projet colossal. Pierre-Jacques Bergeret est arrêté et doit vendre la majeure partie de ses possessions, dont le domaine de Cassan.  Celui traversa les siècles sous la forme d'un bois autour de la demeure qui, plusieurs fois reconstruite, a été détruite pendant la guerre de 1945.


Pict2877

Le domaine de Cassan de nos jours 

        Le domaine de Cassan fut lôti en 1970. Il ne reste que les éléments suivants : le coteau, la succession des lacs, la grande pelouse ponctuée d'arbres majestueux ainsi que le pavillon chinois. Celui-ci a été restauré en 1975. Cet immense espace est devenu un jardin public constitué autour de la fabrique.

Cf : Georges POISSON, Dictionnaire des Monuments de France, 1999, Editions Hervas, p. 402-403, ISBN 2-84334-002-0


Le contexte esthétique de la construction du Parc : les jardins anglo-chinois...    

          

        Comme nous l'avons vu précédemment, se développe entre 1760 et 1820 un renouveau dans l'art du jardin. Un nouvel esthétisme apparaît en réaction contre les principes esthétiques des jardins français. En effet, on constate un rejet des formes géométriques, l'introduction du paysage et de l'aspect champêtre dans les compositions paysagères des châteaux de l'époque ainsi que l'apparition d'influences aux origines diverses qui se côtoient dans le but de créer un univers d'illusion. En effet, on y rencontre des éléments de l'art antique, égyptien, gothique....et même chinois. Nous pouvons donner les exemples suivants : le Petit Trianon, le désert de Retz, la Folie Saint James à Neuilly, le jardin d'Erménonville.


Voir le lien suivant: http://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:Panorama_Jardin_de_Trianon_-_Temple_de_l'Amour.jpg

t Voir le lien suivant:http://www.chambourcy.fr/spip.php?article73 

Voir le lien suivant :
http://promenades.hauts-de-seine.net/parc-folie-saint-james4

t Voir le lien suivant :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Parc_Jean-Jacques-Rousseau


  A cette époque, le jardin est considéré comme la re-création en un même endroit de différents paysages proposés par la Nature. On parle alors de "tableaux" qui se mettent en place à travers des dégagements et des jardins aménagés autour de la demeure. La sculpture intervient pour décorer cet ensemble. Le texte y est également introduit pour proposer une lecture du lieu visité. 


     En fait, le jardin évoque les différentes périodes : l'histoire de la Nature, celle des hommes et des civilisations...à l'échelle du monde. Sont évoqués par l'intermédiaire de la sculpture et des textes la mémoire des évènements passés (histoire des héros, les mythes, les récits modernes et antiques). Les fabriques, les ruines sont là pour évoquer l'Histoire. On prend conscience de la grandeur du monde. Nous nous trouvons ici dans un véritable microcosme où est présente toute une manière de traiter le végétal, le minéral et l'eau. 


      La Chine est ici considérée comme un modèle pour les Occidentaux où sont associées peinture et poésie. On assiste alors au développement du modèle anglo-chinois que les français reprennent à la Folie Saint James de Neuilly, au jardin d'Erménonville, et au Désert de Retz par exemple en y ajoutant quelques adaptions locales, avec notamment l'évocation de l'Histoire et de la littérature française.  William Chambers, Hubert Robert ont participé à ce développement par leurs écris (W. Chambers) et leurs oeuvres peintes (Hubert Robert).

Voir les liens suivants sur William Chambers : http://www.racollection.org.uk/ixbin/indexplus?session=247Xt2SnyY9&_IXACTION_=file&_IXFILE_=templates/full/person.html&_IXTRAIL_=Names%A0A-Z&person=5569#works

 http://fr.wikipedia.org/wiki/William_Chambers_(architecte)

voir les liens suivants sur Hubert Robert : 
http://www.insecula.com/contact/A000199.html

http://fr.wikipedia.org/wiki/Hubert_Robert

22 avril 2012

INTRODUCTION DE LA VISITE

 Nous nous trouvons ici devant ce qui reste un des derniers exemples en France de fabriques de la mode des jardins anglo-chinois de la seconde moitié du XVIIIème siècle.


pavillon chinois Isle adam


Il y en a d'autres :

  • la Pagode de Chanteloup (cf www.pagode-chanteloup.com),
  • le kiosque de Canon à Mézidon, dans le Calvados (www.otourisme.com/normandie-location-salle-chateau/?Parc-et-Jardins,4),
  • et le pavillon chinois du Parc de Bagatelle (fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:Pagode_Parc_de_Bagatelle_avec_Mirror_japonais_Paris_16e.jpg).

A l'époque, c'est-à-dire au cours des années 1780, se développe en France la mode des fabriques chinoises dans ce que l'on appelle les parcs à l'anglaise.
Mais qu'appelle-t-on "fabriques" et "parcs à l'anglaise" ?: 

  • une fabrique tout d'abord, est une petite construction dont le but est de décorer un parc ou un jardin. Ces petits édifices sont souvent placés sur des monts ou dans des "rond-points" vers lesquels convergent des sentiers. Ils sont également souvent entourrés d'eau ou d'arbres. Le pavillon  chinois de l'Isle-Adam en est un exemple.
     
  • Quant aux "parc à l'anglaise", ces derniers se développent dès le début du XVIIIème siècle en Angleterre, en réaction contre les jardins dits "réguliers" classiques français composés de grandes perspectives et d'aménagements géométriques réguliers. (cf le parc du château de Versailles). En Angleterre, le jardin est disposé irrégulièrement autour du bâtiment de la demeure, avec notamment des sentiers sinueux. La nature est re-créée de façon poétique. Cette re-création aboutit à l'émergence d'un véritable imaginaire paysager européen, couplée à la découverte des jardins chinois qui font l'admiration des européens (grâce aux voyages des Jésuites en Chine).

    t Lire : Monique MOSSER, Georges TEYSSOT, Histoire des Jardins de la Renaissance à nos jours, collection Flammarion.


13 avril 2012

Veuillez trouver ci-dessous deux photos du

Veuillez trouver ci-dessous deux photos du Pavillon Chinois du parc de l'Isle-Adam. Les commentaires sur l'art du jardin au XVIIIème siècle suivront bientôt ! 

 

pavillon chinois Isle adam                                  pavillon chinois octogonal

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11 avril 2012

BIENVENUE AU CENTRE DE L'ART !

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Fabrique du Parc de l'Isle-Adam
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