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Voyage au centre de l'Art
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Voyage au centre de l'Art
25 avril 2012

LE PAVILLON CHINOIS DU PARC DE CASSAN A L'ISLE-ADAM

           A ce niveau de la visite, nous allons nous intéresser particulièrement à la fabrique en elle-même.Nous parlerons tout d'abord de l'aménagement du terrain avant d'observer le pavillon qui, comme nous le verrons, n'a pas qu'une fonction purement décorative.


L' aménagement du terrain 


Pict2863

Près du Pavillon Chinois de l'Isle-Adam

         Lorsque Bergeret prit possession du domaine, il y avait déjà un lac avec une île sur laquelle se trouvait un petit château. Lors de ses séjours à l'Isle-Adam, Bergeret vivait dans une bâtisse cossue surnommée "Châteaupré". Il y aurait donné des fêtes excentriques et parfois, à lui tout seul.

                 Comme nous l'avons déjà signalé antérieurement, l'eau constituait un élément fondamental dans l'amènagement du domaine. L'ensemble du projet se basait sur les étangs. Ce qui demandait préalablement la maîtrise de l'eau. Aussi, il a fallu tout d'abord creuser les lacs inférieurs et construire la digue de régulation. Les étangs aux formes accidentées créaient ainsi des îles, sur une desquelles était le pavillon principal consacré à l'habitation. 

voir le lien suivant : http://www.parcsafabriques.org/cassan/cassan1.htm

                    Pour la réalisation du projet, Bergeret et Courtiller ont tenu compte et se sont servis des caractères géologiques et morphologiques du domaine. Celui-ci a été divisé en deux parties différentes. Entre celles-ci se trouvait une zone marécageuse alimentée par des rivières provenant de l'Est. Au Sud du Parc, se trouvaient des collines boisées tandis qu'au Nord s'étendait une grande plaine.  Ainsi, le relief et l'eau jouaient un rôle majeur, tout comme dans les jardins anglo-chinois. 
Le souci principal de l'architecte fut la construction du réseau hydraulique dans le but d'obtenir un débit d'eau maximal nécessaire à la conception du grand ensemble aquatique. Il faut ajouter à cela que les occidentaux étaient fascinés par les aménagements hydrauliques chinois de cette époque.
C'est ainsi que Bergeret transforme la Nature en un véritable microcosme, "mini-monde" visionnaire.

 


Je cite maintenant l'article de Jean-Yves Boscher intitulé "Le portefeuille de Pierre-Jacques Bergeret " dans l'ouvrage suivant : Fragonard et le voyage en Italie (ouvrage déjà mentionné ci-dessus).

"Imaginons une promenade en barque sur la rivière de Cassan dévoilant les accidents et reliefs des terrains boisés, les pavillons juchés sur tertres, les rives irrégulières des îles et étangs, ou encore sur les canaux rayonnants de l'un des projets aux perspectives savamment ménagées d'édifices et fabriques les plus variés...La rêverie, si chère à Jean-Jacques Rousseau, est partout présente, teintée parfois d'exotisme, parfois de mélancolie, souvent imprégnée d'une certaine grandeur, aux confins de la mégalomanie, mais aussi d'une grande sérénité. Laissons-nous séduire par le charme des volières exotiques, laissons-nous bercer par cette onde d'une autre époque, comme ravivée au murmure du déversoir, au tintement des clochettes sorties de dragons d'or et qui vient aujourd'hui et mourir et renaître aux bords d'un pavillon chinois blotti dans son écrin de verdure..."


       

Pict2851 

Promenade vers le Pavillon Chinois de L'Isle-Adam


Le pavillon Chinois


pavillon chinois Isle adam

            Selon ce que nous venons de lire et contrairement à ce que l'on voit, le Pavillon Chinois n'était pas l'unique fabrique du projet. Il faisait partie d'un grand ensemble de pavillons et folies qui ornaient (ou devaient orner) le parc. Ces derniers étaient conçus par l'architecte Courtiller en colaboration avec Bergeret architecte lui aussi (selon J.M. Carnoy, auteur de : Projets inédits de l'architecte Pierre-Jacques Bergeret,  mémoire d'histoire de l'art, univers de Bordeaux, 1971).
Je vous renvoie à nouveau à l'ouvrage Fragonard et le voyage en Italie,  pour voir les dessins d'architectures du "Portefeuille de Pierre-Jacques Bergeret". Certaines fabriques projetées devaient ressembler à ces architectures. Dans ce "Portefeuille" sont représentées : des folies chinoises et antiquisantes, des pavillons entourés d'eau au milieu d'un bois, des grandes portes triomphales, des petits pavillons carrés à coupole selon le style Palladien par exemple. Cet ensemble de 42 dessins est de fait représentatif du rêve néoclassique de la fin du XVIIIème siècle, c'est-à-dire de certaines tendances architecturales de l'époque.

            Tournons nous à présent vers le pavillon chinois...Il y a une légende qui affirme que Fragonard a réalisé lui-même les plans de ce dernier et a participé à sa décoration. En effet, ce peintre a vécu environ 10 ans au château de Cassan avec son épouse et sa fille. 

              Le Pavillon est constitué de deux niveaux : 

                           
Un premier niveau formé par un soubassement en pierre qui abrite une salle fraîche dont les voûtes reposent sur des colonnes doriques :

     Pict2856Pict2857

  Le soubassement en pierre du Pavillon Chinois


Au centre de cette salle se trouve un bassin circulaire servant à la régulation de l'eau. C'est grâce à cette structure, qui a protégé le pavillon en bois de l'humidité, que le pavillon chinois du Parc de Cassan a pu parvenir jusqu'à nous. Deux couloirs permettent d'accéder à la salle voûtée dont le bassin central servait aussi pour les bains. A l'extérieur, le soubassement est décoré par deux fontaines murales ornées de gueules de lion. Ainsi cette fabrique joue non seulement un rôle décoratif mais également une fonction utilitaire. 

Pict2858

Une fontaine (ce qui en reste) 

                                        Le deuxième niveau est constitué de la fabrique elle-même dont la double toiture est dotée à ses extrémités d'angles recourbés et est soutenue par des colonnes réalisées en bois. Le tout repose sur une base en pierre. Le toit est couronné d'une boule de cuivre et de cercles métalliques ornés de petites clochettes, ce qui confère à la fabrique son côté typiquement chinois.


pavillon chinois octogonal

voir le lien suivant :  http://parcsafabriques.org/imgshi/galpdCass/cassan2l.jpg

           Ce pavillon chinois témoigne d'une véritable fascination de Pierre-Jacques Bergeret pour la Chine. Ce dernier collectionnait des objets et peintures évoquant ce pays. A cette époque, se développaient des publications sur la Chine, contribuant à une nouvelle vision pour celle-ci, vision qui devint alors plus éthnographique et à modifier le regard occidental sur l'art des jardins. Etaient donnés des détails sur l'économie, sur la botanique et sur l'architecture. C'est dans ce contexte que Bergeret a conçu ses projets de Pavillons Chinois. Ce qui a beaucoup inspiré ses esquisses sont les gravures de Chambers qui ont développé son imagination. Ces dessins témoignent également d'un souci de reconstitution méthodique des architectures chinoises jusque dans les plus petits détails et en utilisant le vocabulaire traditionnel chinois : boiseries, décors géométriques, dragons ailés, clochettes...De tels détails sont visibles sur le Pavillon Chinois du Parc de Cassan.


Pict2865

                                                             détail du pavillon chinois du parc de Cassan



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